Le 21 novembre 1783, dans le ciel de Paris s’élève lentement la première montgolfière gonflée à l’air chaud. Le 26 juin 1794 à la bataille de Fleurus un ballon d’observation est utilisé pour la première fois à des fins militaires pour observer le dispositif ennemi. Quelques soixante années après, sur une plage en baie de Douarnenez, à bord de sa « barque ailée », Jean-Marie Le Bris décolle d’une charrette tractée par un cheval au galop… Quel témoin de ces temps révolus aurait pu penser que des évènements aussi anecdotiques étaient les prémisses d’une exceptionnelle aventure humaine : la conquête de l’air ?
Avec le XXème siècle l’Histoire s’accélère. La Grande Guerre de 14-18 va permettre à l’aviation militaire de se développer au-delà de toutes les prévisions. Les missions se précisent. Observation et reconnaissance sont décisives lors de la bataille de la Marne comme en Picardie ou sur le front d’Orient. La maîtrise du ciel est primordiale au-dessus de Verdun. Le bombardement diurne et nocturne y compris en territoire hostile conforte nos combattants et désorganise les arrières de l’ennemi. Ainsi naît une nouvelle classe de combattants : l’aviateur. Le « chevalier du ciel » entre dans la légende, cavalier des temps modernes. Longtemps sous la tutelle de l’Armée de Terre, l’Armée de l’Air vole enfin de ses propres ailes en 1934 à l’époque où déjà s’exacerbent les tensions qui aboutiront au conflit de 1940.
La seconde guerre mondiale permettra à l’arme aérienne de s’imposer définitivement comme un acteur déterminant de la victoire. L’Armée de l’Air française s’opposera en 1940, souvent avec succès, aux assauts de l’ennemi, lui infligeant des pertes significatives, sans pouvoir cependant inverser le cours de l’Histoire. Elle participera ensuite, courageusement, aux cotés de nos Alliés, aux combats qui de la Grande Bretagne à l’Oural en passant par le front méditerranéen, aboutiront à la victoire de 1945. Pilotes de chasse, de reconnaissance, équipages de bombardement et de transport, sans oublier tous les personnels non navigants essentiels à la mise en œuvre des matériels auront par leur compétence, leur courage, leur abnégation gagné le respect de nos Alliés.
Passent les années…toujours plus haut, toujours plus vite, toujours plus loin, tel est le fil conducteur qui sous-tend l’évolution de l’Armée de l’Air jusqu’à nos jours. Ses propres techniques décuplent l’efficacité des aéronefs et leur permettent d’assurer avec succès des missions toujours plus complexes. L’arme nucléaire leur confère une puissance apocalyptique. Les radars et les missiles donnent à l’avion de combat une précision diabolique. L’avion de transport dépose ses commandos sur une piste en latérite au milieu d’un désert. L’hélicoptère assure le transport tactique.
Ainsi l’Armée de l’Air dont l’histoire s’étend sur moins d’un siècle est devenue aujourd’hui un élément clé du dispositif de défense de notre pays.
Soldats des temps modernes les Militaires de l’Air ont rejoint tardivement l’Ordre de la Légion d’Honneur, mais leurs hauts faits honorent grandement la brillante cohorte de nos légionnaires finistériens. Ils sont nombreux ceux qui de leur Finistère Nord natal sont partis pour servir avec foi et dévouement les ailes de la France qui a reconnu leurs mérites en leur accordant le privilège de la Légion d’Honneur.