Fin juin 1940, le général de Gaulle trouve rassemblés autour de lui plus d’une centaine d’adolescents de 14 à 16 ans qui ont traversé la mer pour le rejoindre et lui offrir leur total dévouement au service de la France. Animés du plus pur patriotisme, ils ressentent douloureusement la honte de la défaite qui développe chez eux un ardent désir de revanche. Ceux qui ont dû interrompre leurs études secondaires sont regroupés dans un manoir du Surrey où ils peuvent les poursuivre tout en recevant un début d’instruction militaire. Ainsi nait l’Ecole des cadets de la France Libre.
Dès le début, le général de Gaulle tient à ce que cette école maintienne la tradition plus que centenaire de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr, dont il est lui-même issu. Au fil du temps, les premiers volontaires qui proviennent en majorité de Bretagne, et, dans une moindre mesure, du Nord de la France, sont rejoints par d’autres arrivés le plus souvent après de multiples aventures. De juin 1942 à juin 1944, cinq promotions sortent de cette école et portent le nom de : « Libération », « Bir-Hakeim », « Fezzan Tunisie », « Corse et Savoie » et « 10 juin ».
Depuis 1942, les cadets n’ont cessé de combattre sur tous les champs de bataille où la France était engagée et ont servi dans toutes les unités de l’armée française (Résistance, 1ère DFL, 2ème DB, parachutistes SAS, commandos Marine, Bureau central de renseignement et d’action, encadrement des maquis, 1ère armée, liaison avec les armées alliées). Au total, 211 officiers sont sortis de l’Ecole des cadets de la France Libre, et 48, soit près d’un quart, sont morts pour la France.
Dans ses Mémoires de guerre, le général de Gaulle écrit à leur sujet : « Rien ne réconforte autant le chef des Français Libres que le contact de cette jeunesse, fleuron d’espoir ajouté à la gloire obscure de la France. Mais aussi, dans le chagrin, aux pires jours de l’histoire, ils ont consolé la France ».