Les Français libres

Le 3 septembre 1939, la France et la Grande Bretagne déclarent la guerre à l’Allemagne qui vient d’envahir la Pologne. Mais le conflit s’enlise et c’est la « Drôle de guerre », les Alliés restant dans l’attente d’un assaut allemand. Celui-ci a lieu en avril 1940 au Danemark et en Norvège, suivi d’une grande offensive sur les Pays-Bas et en Belgique. En mai, le front est percé dans les Ardennes, nos troupes piégées à Dunkerque, et c’est la débâcle. Le 17 juin, le gouvernement du maréchal Pétain demande l’armistice.

Cependant, le 18 juin, depuis Londres, alors inconnu, le général de Gaulle appelle les Français à poursuivre le combat. Une poignée de volontaires, quelques milliers d’hommes, militaires et civils, en majorité des jeunes de 18 à 25 ans, répondent à son appel. Malgré les menaces et les pressions exercées par le gouvernement de Vichy, ils décident de libérer la France. Ne cherchant ni gloire ni fortune, animés d’un patriotisme inébranlable, évadés des territoires occupés ou ralliés des pays libres, ils sont prêts à faire le sacrifice de leur vie. Au 1er août 1943, date de la fusion avec l’armée d’Afrique qui s’est enfin rangée aux côtés des Alliés, on comptera près de 50 000 Français Libres. Plus d’un dixième de ces engagés résident ou sont natifs de Bretagne et plus particulièrement du Finistère.

La gloire des Français Libres est d’avoir été aux côtés des Alliés dans les années difficiles 1941-42, quand l’ennemi remporte des victoires sur tous les fronts, puis d’être présents et actifs sur tous les Théâtres quand la guerre s’élargit à l’échelle du monde avec l’entrée en lice de l’URSS, du Japon et des Etats-Unis.
 

L’histoire a retenu de cette épopée

Le ralliement spontané au général de Gaulle de plusieurs territoires de l’Empire : Tchad, Cameroun, Congo, Oubangui-Chari, Nouvelles-Hébrides, Polynésie, Nouvelle-Calédonie, et sous la contrainte : Gabon, Saint-Pierre-et-Miquelon, La Réunion, Wallis et Futuna.

Le succès des F.F.L., notamment la percée de Koufra au Tchad, suivie du fameux serment de se battre jusqu’à ce que le drapeau tricolore flotte sur la cathédrale de Strasbourg, Bir-Hakeim, et, après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord, les campagnes d’Italie et de France, la 1ère D.F.L., les blindés du général Leclerc libérant Paris.

Les glorieux combats des F.A.F.L. : la bataille d’Angleterre aux côtés de la R.A.F., « Normandie-Niemen » en URSS, les lourds sacrifices des groupes « Bretagne », « Lorraine », de l’aéronavale et des S.A.S. tout au long de la lente progression des Alliés vers la victoire.

L’engagement des F.N.F.L. : les corvettes dans l’Atlantique de l’équateur jusqu’à Mourmansk, les chasseurs de sous-marins, les vedettes lance-torpilles et la « Combattante » en Manche, les sous-marins, dont le « Rubis » en mer du Nord, les avisos en Méditerranée en soutien de l’avance difficile de la 1ère Armée, la participation de toutes nos unités navales avec le commando « Kieffer » au débarquement de Normandie, le « Triomphant » dans le Pacifique.
 

Les Français libres ont formés un bloc homogène autour du général de Gaulle. La guerre finie, la plupart qui s’étaient engagés pour la durée de la guerre, sont rentrés dans leurs foyers, la poitrine vierge de toute décoration. Seule, une minorité a vu, au fil des ans, ses mérites reconnus.