Sortie du 22 juin 2012

Art et sciences le 22 juin 2012

Levés dés potron minet ce 22 juin, quarante et quelques membres de la section du Finistère nord, sous la houlette de leur vice président  l’ amiral André Le Berre, se sont rendus en covoiturage aux 3 sites de visite annoncés à l’Assemblée générale de mars : Saint-Pol de Léon, Roscoff et Lambader en Plouvorn, trois facettes du patrimoine scientifique pour les uns, artistique pour le dernier. Si celui-ci n’est familier qu’aux amateurs d’art sacré en Bretagne, il n’en va pas de même des deux autres de renommée nationale. Ce ne sont pas des lieux de culte, mais ce sont quand même des temples, de l’agroalimentaire pour Saint-Pol, du développement scientifique pour Roscoff.

La Société d’Intérêt Collectif  Agricole de Saint-Pol, de son appellation plus romantique Société Prince de Bretagne, perpétue depuis 50 ans le souvenir de son père fondateur Alexis Gourvenec. 50 ans d’aventures paysannes pour une création qui n’a pas pris une ride. Nous avons la chance d’avoir bénéficié de nombreux moyens audio visuels et surtout des commentaires oh combien éclairés d’une ingénieure maison d’une rare amabilité et d’un sens pédagogique indéniable. Merci Mme Gwenaëlle Roignant, nous ne pouvions rêver meilleur e« Relations publiques ». En moins de trois heures ce matin du 22, nous avons eu droit à Wall Streets et à Rungis. Pardon ! Au premier étage nous avons pu assister de visu à un impressionnant dialogue entre producteurs de légumes et distributeurs par aiguilles et clignotants interposés. Comme dans une bourse de finances, mais sans le brouhaha et l’excitation habituels à ce genre de maisons. Pour la quasi-totalité des légionnaires c’était une grande première.

Après la Bourse les halles.

Mais alors que là haut, au marché au cadran, la tenue bourgeoise était admise, ici, dans la cave pas question. On ne passe pas sans la charlotte et la blouse chirurgicale. Halte à la pollution, dans le monde du conditionnement de légumes ! Dûment équipés, nous avons assisté, sous la houlette de la même guide, non seulement à la mise en barquette, cageots, cagettes des choux fleurs, artichauts, carottes et autres végétaux Prince de Bretagne, mais au ballet ininterrompu et à toute allure des « chariots automoteurs à conducteurs porté ». Alice au pays des merveilles !

De la terre à la mer

Pas le temps de faire la sieste, une sieste qui eût été la bienvenue après un repas plantureux au restaurant de la S.I.C.A le « Kerisnel ». A 14 heures cap sur le 2ème Temple, celui de la recherche et du développement. De la terre à la mer, nous voici à Roscoff, Le plus beau fleuron, nous dit M Treguer , professeur émérite de l’ université de Bretagne occidentale, l’organisateur de la visite, de la couronne des stations biologiques de France, enfant chéri du Conseil régional de Bretagne et du CNRS. « Cela fait plaisir, commente mezzo voce un des légionnaires, de savoir que là au moins l’argent du contribuable est employé à bon escient ». Ici aussi force documents audio visuels pour appuyer des exposés de haute science, qui nous plongent quasiment à l’origine de la vie, au fond des âges et des océans. On en apprend des choses au contact de ces éminents chercheurs MM Bernard Kloareg et Colomban de Vargas . En point d’orgue des informations « grand public » : les algues, la saga des algues appelées à devenir des sources sinon de richesse du moins de santé. On en aura bien besoin dans une planète qui ne cesse de se dénaturer : hausse des températures et du niveau des mers. Heureusement comme le fait remarquer l’un de nous que le « pire n’est pas toujours sûr ». Plus anodine la faune de l’aquarium et moins redoutable : ormeaux, oursins, roussettes et tant d’autres animaux peuplant cette arche de Noé subaquatique.

Légende et histoire

Pas de temple à Lambader mais une chapelle du plus beau gothique flamboyant, riche d’histoire et de légende. Les pays qui n’ont pas de légendes sont condamnés à mourir de froid » annonce le guide au seuil du porche nord de ce joyau architectural, rivalisant avec la chapelle du Kreisker et la basilique du Folgoet, pour la hauteur de son clocher et par la sculpture fouillée de son jubé. Il était une fois un chevalier breton que les sarrasins avaient fait prisonnier. Une apparition miraculeuse dans sa geôle. C’est Notre dame. Elle le délivre de ses fers, et, mieux, le transporte dans un hameau de Plouvorn, prés d’une source miraculeuse servant à un ermite « Bader ». En breton ermitage se dit « lan ». C’est là à Lambader que va atterrir notre heureux chevalier. L’humble oratoire de Bader va attirer pèlerins et mécènes religieux et civils dont le célèbre duc Jean le Bâtisseur. L’histoire à pris le relais de la légende. C’est ce qu’a expliqué le guide de ce troisième site qui n’est autre que l’auteur de ces lignes.

Henri TURIER, médecin en chef des Armées (H)